vendredi 14 septembre 2007

Le Pouvoir d'achat...de bulletins de vote.

La rentrée scolaire a été le moment idéal pour notre gouvernement, sous la houlette de son animateur infatiguable Nicolas Sarkozy, de reprendre son antienne sur le pouvoir d'achat.

Pas un jour sans que les médias ne relayent la consternation qui affecte le Pouvoir devant ce qui semble pour lui une nouveauté, la baisse permanente du pouvoir d'achat de nos concitoyens. Chacun y va de son commentaire mais tous sont d'accords pour désigner les responsables.
Je cite en vrac : la mondialisation qui entrainant une hausse des matières premières pèse sur le prix de la baguette, l'avidité des grandes surfaces qui pratiqueraient des marges indécentes ou encore la flambée des prix de l'immobilier (déjà encadrés par un nouvel indice IRL sensé les contenir).

Le blé compte pour moins de 10% dans le prix du pain, il faudra chercher ailleurs. Pourquoi la baguette est vendue 80cts en boulangerie traditionnelle contre 40cts en hypermarché ?
Coûts du travail que l'artisan ne peut amortir sur le volume peut-être ?
Les marges des grandes surfaces sont déjà réduites au minimum supportable pour le maintien de leur activité (et de l'emploi), celles-ci ayant fait de gros efforts en matière de prix (une étude récente démontre que Wall Mart - la première chaine de magasin au monde - ferait économisé en moyenne 2500 dollars à chaque américain) et même si les Etats-Unis ne sont pas la France, elles ont contribué pour beaucoup au maintien du niveau de vie de nombre de nos concitoyens (les produits importés à bas prix, dont le nombre va croissant si l'on en croit le déficit du commerce extérieur, prouvent que la mondialisation n'a pas que du mauvais).
La hausse de l'immobilier , elle est réelle mais est dûe en partie au coût des matières premières dont une grande partie est accaparée par les pays émergents (Chine, Inde) mais aussi pour une part non négligeable par le surcoût des contraintes administratives de plus en plus lourdes qui affectent le secteur de la Construction et enfin par le légitime engouement de la population qui consciemment ou inconsciemment défiante vis-à-vis de l'avenir de ses retraites (allez savoir pourquoi) cherche la sécurité dans la Pierre. Dans tous les cas, le niveau des prix pratiqués reste inférieur à la moyenne Européenne témoignant encore une fois de la faiblesse du porte-monnaie national.

Pour conserver sa légitimité et surtout ne pas risquer de se voir contester, il est toujours facile de désigner des bouc émissaires à la vindicte populaire. En cette matière, nos hommes politiques sont experts et la réalité est bien différente de ce qu'ils dépeignent.

La baisse du pouvoir d'achat n'est pas dûe aux coupables tous désignés mais à la faillite d'un système social exangue qui entraine une diminution du revenu disponible de part une pression fiscale et sociale en permanente augmentation.

Mais comme il est très difficile, voire impossible, de baisser les impôts en mettant au régime un Etat boulimique, fondement de la raison d'être de ceux qui nous gouvernent ou de réformer les régimes de protection sociale aux déficits abyssaux, autant jeter la pierre aux grandes surfaces avec en prime le retour aux vieux démons de nos leaders dirigistes : le contrôle des prix.

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