mercredi 5 décembre 2007

L'Etat boulimique

Dans son discours sur le pouvoir d'achat, N. Sarkozy a encore une fois étendu le champ de compétences de l'Etat, qui non content d'être en faillite sur ses principales fonctions régaliennes que sont la Justice (voir les émeutes de Villiers le Bel) ou encore la diplomatie (compromission avec les pires régimes illustrée par un voyage en Chine sans évocation du Tibet ou un message de félicitation à V.Poutine qui manipule les élections) s'attribue des missions qui ne sont pas les siennes et où son intervention ne fait que renforcer les désordres existants.
Il en est ainsi de la volonté de substituer à la caution du locataire, ramenée à un mois, celle de l'Etat en déresponsabilisant toujours un peu plus les citoyens qui se sentent ainsi toujours un peu plus exonérés de leurs obligations. Car il est bien connu, et il suffit de voir le déficit abyssal de la sécurité sociale pour s'en rendre compte, que lorsque l'argent sort de la poche des autres, grandes est la tentation de n'y prêter aucun intérêt.
La caution sert à prémunir le propriétaire, souvent petit épargnant qui prépare sa retraite et non riche nanti, des dégradations générées par les occupants.
Or si ces derniers ne sont plus les payeurs, il y a fort à parier que l'attention à la conservation de l'état du logement sera beaucoup moins forte et les dégradations plus fréquentes.
Vers qui le propriétaire va t'il alors se tourner ?
L'Etat avec toute sa lourdeur administrative habituelle et l'obligation pour le bailleur d'avancer les fonds nécessaires à la rénovation avec tous les désagréments que cela génère dans des budgets parfois très serrés.
Et ensuite, contre qui l'Etat va t'il se retourner ?
Les occupants indélicats ?
L'on connait les difficultés inhérentes à la récupération de ce type de créances qui resteront pour bonne part impayées et finalement couteront très cher en temps gaspillé et se transformeront en un impôt supplémentaire.
Le contribuable supportera ainsi une nouvelle charge financière liée à la déresponsabilisation toujours croissante des citoyens. L'accroissement de la pression fiscale ainsi générée, alors qu'elle est déjà la principale cause de la baisse du pouvoir d'achat (frein à la croissance, amputation des revenus du travail...) produira les effets inverses sur la croissance (sans compter le désengagement de l'investissement dans l'immobilier locatif jusqu'alors important facteur de soutien de l'activité du BTP).
A vouloir se poser en "sauveur", à s'obstiner à s'occuper de tout, N. sarkozy, convaincu que les français lui ont signé un chèque en blanc pour s'occuper de leur vie, inhibera très vite toute velléité d'entreprendre et accélera le processus de décomposition sociale déjà en train de s'opérer en opposant systématiquement et violemment les partisants de l'assistanat à outrance (car ils en vivent) et les tenants d'une société débloquée où la règle qui régit les rapports sociaux n'est plus la contrainte légale mais la négociation entre les parties.