mardi 18 septembre 2007

Protection de l'environnement...la grande hypocrisie.

Je me souviens il y a à peu près 5 ans avoir dit un jour à mon épouse, alors que la problématique environnementale était encore confidentielle et réservée à un cercle d'initiés :

"un jour nous serons assaillis de messages gouvernementaux d'éducation des masses et le pire ce sera lorsque les médias en feront un sujet d'actualité à sensation générateur d'audience. Le message sera alors tellement banalisé qu'il n'aura plus aucun effet".

Aujourd'hui personne ne contestera que le thème environnemental a été largement démocratisé tant par les marques commerciales qui rivalisent de créativité sur le thème de l'environnement, tant par le Gouvernement qui accumule effets d'annonce sur effets d'annonce que par les médias qui en ont fait leur thème catastrophe de prédilection.

Et bien, tout le monde continue de vivre comme avant et si lorsque l'on pose la question à nos concitoyens sur leur sentiment vis-à-vis de la problématique environnementale, ils répondent quasiment à 100% qu'ils se sentent concernés, ils ne sont pas près, à titre personnel à s'imposer le moindre sacrifice (l'environnement apparait loin derrière le chômage ou les retraites en termes de priorité dans les sondages).

La prolifération des messages environnementaux donne un sentiment général de pseudo sécurité comme si les choses étaient prises en main et qu'il n'était pas nécessaire de s'impliquer personnellement en se posant les bonnes questions

Ainsi l'explosion des ventes des climatiseurs dont la gaz est hautement générateur d'effet de serre, la prolifération d'écrans plats dans les commerces aux seules fins publicitaires qui consomment toujours plus d'énergie, les salades en sachets grandes consommatrices d'eau et de pétrole, l'inflation d'emballages individuels (plébiscités par les mamans) toujours plus difficiles à recycler, l'usage généralisé des lingettes (plébiscité par les ménagères) très peu bio dégradables, etc.

Les exemples pourraient ainsi se multiplier à l'infini et notre Gouvernement en se focalisant sur la croissance court terme n'aide pas à changer les mentalités pour prendre en compte une problématique de très long terme.

Mais la cerise sur le gâteau, ce sont les "primes à l'environnement" offertes par les constructeurs automobiles.

A priori ce summum de l'hypocrisie ne choque personne. Bien sur les voitures neuves polluent moins que les anciennes, mais les gaz d'échappement ne sont-ils pas les principaux responsables de la pollution de l'air ?

Les paquets de cigarettes portent la mention "fumer tue".

A quand la même mise en garde sur les voitures dans le genre : "utiliser votre voiture nuit gravement à l'humanité" ou encore "l'automobile conduit à l'extinction de l'espèce humaine".

L'on pourrait également tant que l'on y ait rajouter sur tous les écrans de télé : "trop regarder la télé rend con".

lundi 17 septembre 2007

Fadela Amara ou le nivellement par le bas

La Secrétaire d'Etat à la ville était l'invitée de Laurence Ferrari ce dimanche sur Canal + et elle nous a offert une merveilleuse illustration de nivellement par le bas.

Bien que son discours soit pertinent sur bien des points, dont celui d'accepter des responsabilités pour sortir de la contestation stérile (spécialité de l'extrême gauche), celui d'accepter de parler de l'immigration et des problèmes posés sans tabou, il est dommageable pour elle et la jeunesse qu'elle souhaiterait représenter de ne pas pouvoir s'exprimer sans vulgarité toutes les 2 à 3 phrases.

La Ministre, fort appréciée de NS semble -t'il pour son franc parler, se croirait donc obligée de s'adresser aux français et aux jeunes des "Quartiers" (dixit) en particulier avec un langage très approximatif. Bien sur, elle n'est pas ministre de l'Education mais en tant que personnage public, membre du gouvernement, est-il utile pour faire passer son message d'utiliser des expressions telles que :

"ça pu la pisse", "gratter de la tune" ou encore "ma grande gueule" ?

Soit Mme Amara considère que les jeunes sont incapables d'assimiler et de comprendre le français, ce qui est condescendant voir méprisant, elle stigmatise au lieu d'intégrer (je ne suis pas sur que les chefs d'entreprise apprécient ce type d'expression lors des entretiens d'embauche),
soit elle n'a pas l'envergure pour sortir d'un discours militant des "cités" et rentrer dans la dimension nationale d'un membre du gouvernement qui représente l'ensemble de ses concitoyens. En effet, ce n'est pas parce que l'on n'habite pas les "Quartiers" que l'on est pas sensible à ce qui s'y passe et ce d'autant plus que les financements qui vont leur être attribués sont des fonds publics levés par l'impôt.

Alors Madame la Ministre, s'il vous plait, exprimez-vous correctement, vous n'en aurez que plus d'impact et de force de persuasion et vous éviterez de placer dans l'embarras un Ministre de l'Education qui nous explique avec difficulté qu'il faut réhabiliter la grammaire et l'orthographe. Comment voulez-vous que les jeunes adhèrent à cette idée si après la téléréalité même les ministres se mettent à parler n'importe comment !

Vous avez à vous en croire des ami(e)s Académicien(ne)s, je ne doute pas qu'ils vous seront de bon conseil.

vendredi 14 septembre 2007

Le Pouvoir d'achat...de bulletins de vote.

La rentrée scolaire a été le moment idéal pour notre gouvernement, sous la houlette de son animateur infatiguable Nicolas Sarkozy, de reprendre son antienne sur le pouvoir d'achat.

Pas un jour sans que les médias ne relayent la consternation qui affecte le Pouvoir devant ce qui semble pour lui une nouveauté, la baisse permanente du pouvoir d'achat de nos concitoyens. Chacun y va de son commentaire mais tous sont d'accords pour désigner les responsables.
Je cite en vrac : la mondialisation qui entrainant une hausse des matières premières pèse sur le prix de la baguette, l'avidité des grandes surfaces qui pratiqueraient des marges indécentes ou encore la flambée des prix de l'immobilier (déjà encadrés par un nouvel indice IRL sensé les contenir).

Le blé compte pour moins de 10% dans le prix du pain, il faudra chercher ailleurs. Pourquoi la baguette est vendue 80cts en boulangerie traditionnelle contre 40cts en hypermarché ?
Coûts du travail que l'artisan ne peut amortir sur le volume peut-être ?
Les marges des grandes surfaces sont déjà réduites au minimum supportable pour le maintien de leur activité (et de l'emploi), celles-ci ayant fait de gros efforts en matière de prix (une étude récente démontre que Wall Mart - la première chaine de magasin au monde - ferait économisé en moyenne 2500 dollars à chaque américain) et même si les Etats-Unis ne sont pas la France, elles ont contribué pour beaucoup au maintien du niveau de vie de nombre de nos concitoyens (les produits importés à bas prix, dont le nombre va croissant si l'on en croit le déficit du commerce extérieur, prouvent que la mondialisation n'a pas que du mauvais).
La hausse de l'immobilier , elle est réelle mais est dûe en partie au coût des matières premières dont une grande partie est accaparée par les pays émergents (Chine, Inde) mais aussi pour une part non négligeable par le surcoût des contraintes administratives de plus en plus lourdes qui affectent le secteur de la Construction et enfin par le légitime engouement de la population qui consciemment ou inconsciemment défiante vis-à-vis de l'avenir de ses retraites (allez savoir pourquoi) cherche la sécurité dans la Pierre. Dans tous les cas, le niveau des prix pratiqués reste inférieur à la moyenne Européenne témoignant encore une fois de la faiblesse du porte-monnaie national.

Pour conserver sa légitimité et surtout ne pas risquer de se voir contester, il est toujours facile de désigner des bouc émissaires à la vindicte populaire. En cette matière, nos hommes politiques sont experts et la réalité est bien différente de ce qu'ils dépeignent.

La baisse du pouvoir d'achat n'est pas dûe aux coupables tous désignés mais à la faillite d'un système social exangue qui entraine une diminution du revenu disponible de part une pression fiscale et sociale en permanente augmentation.

Mais comme il est très difficile, voire impossible, de baisser les impôts en mettant au régime un Etat boulimique, fondement de la raison d'être de ceux qui nous gouvernent ou de réformer les régimes de protection sociale aux déficits abyssaux, autant jeter la pierre aux grandes surfaces avec en prime le retour aux vieux démons de nos leaders dirigistes : le contrôle des prix.