jeudi 29 mai 2008

Pourquoi nous devons conserver notre nom

Après un an de combat médiatique pour exister face au Modem qui s’était, à l’issue de la présidentielle 2007, approprié le Centre, nous commençons à peine à émerger médiatiquement et électoralement que nous voudrions tirer un trait sur un an de labeur au prétexte que le nom ne refléterait pas bien la philosophie politique du Parti.

Ce serait là une grave erreur.

Si la couverture du congrès de Nîmes a été un succès médiatique du fait de la présence de nombreux Ministres et Députés, les performances locales en terme de retombées presse ne sont pas aussi flatteuses.
Ainsi, on l’a constaté localement pendant la dernière campagne, les difficultés majeures que nous avons rencontrées pour nous faire entendre en temps que force centriste de droite face à un Modem qui a phagocyté le centre dans l’esprit des journalistes, ont été très importantes et on nuit, substantiellement, à nos performances finales dans les urnes.
Cependant, principal point positif de cette campagne, elle a été l’occasion de réaffirmer nos valeurs (à force de pugnacité à travers les candidatures courageuses des pionniers du Nouveau Centre) et aujourd’hui, tant la presse que les citoyens (une minorité malheureusement), commence à identifier le Nouveau Centre et à comprendre ses différences avec le Modem de F. Bayrou.
Ainsi, il est clair qu’il ne serait pas heureux de changer de nom maintenant et de devoir tout recommencer.

Plusieurs bonnes raisons plaident en ce sens :

Les candidats, dans toutes la France, qui ont portés les valeurs du NC et sont identifiés comme tels. Ils n’ont pas intérêt, ni envie de se voir tout d’un coup replongés dans l’anonymat politique auprès du grand public. Si les leaders du Parti n’en sont pas réellement conscients c’est parce que leur ancrage électoral est tellement fort que leur nom signifie quelque chose pour leurs électeurs. Il n’en est pas de même pour les candidats locaux, qui justement visent cet objectif qui sera très difficile à atteindre si leur étiquette politique est sans cesse remaniée.

Le Modem est en voie d’implosion et l’attention médiatique va progressivement se reporter vers l’autre composante du centre, la vraie, le Nouveau Centre.

Changer de nom alors que le parti est en plein développement pourrait apparaitre comme une faiblesse et aller à l’encontre de l’image de dynamisme de notre mouvement

Changer de nom pourrait permettre aux dissidents Modem de la première heure de réintégrer le Nouveau Centre, seule formation politique centriste d’avenir, sans en avoir l’air (des exemples existent déjà).

Le nom Nouveau Centre est adapté à ce que nous sommes :

Nouveau car nous correspondons aux nouvelles attentes de la société.
Centre car nous rassemblons les sensibilités qui ne sont ni de gauche étatique, ni de droite jacobine.
Et enfin, l’appellation développée, PLSE, reprends clairement nos valeurs : Libéralisme Social et Européen. Que dire de plus.
Enfin, la règle de base de la communication est la continuité. Même si le nom pourrait être meilleur, tout est perfectible, il existe et commence, en lui-même à signifier quelque chose : nous ne sommes pas le Modem, nous sommes le Centre droit.

Consacrons notre énergie à construire un projet de société ambitieux, basé sur nos valeurs et porteur d’un avenir meilleur plutôt qu’à la recherche, inopportune d’une nouvelle marque de fabrique. Si le contenant est important, c’est le contenu que les électeurs attendent.

Soyons force de propositions, battons nous pour une société plus prospère, plus juste et plus équitable et nous existerons

En conclusion, je le réaffirme, conservons notre nom !

Fabrice Dedeye

Les commémorations de Mai 68 où la nostalgie d'une révolution bourgeoise.

Pas un jour de Mai, mois entrecoupé de ces innombrables et traditionnels mouvements sociaux attachés à défendre les « avantages acquis », où les médias ne nous relatent, la larme à l'œil, les Evènements qui sont présentés comme le plus grand moment de l'histoire de France des soixantes dernières années.

Ceux qui, nostalgie oblige, en parlent avec le plus de ferveur, sont ceux-là même qui aujourd'hui campent en haut de l'échelle sociale et bénéficient pleinement de tous ces avantages arrachés à coup de pavés. Ainsi, si nos élites, depuis 40 ans, vivent et prospèrent des largesses de la République, ils n'ont aucun scrupule à accabler de dettes les générations futures pour maintenir leurs rentes tout en prônant les vertus de la solidarité (il est si facile d’être généreux avec l’argent des autres).

Mai 68 fut le grand frisson de cette génération privilégiée qui a vécue ce mois de Mai son grand soir. L’initiative de cette petite révolution fut un caprice de jeunes bourgeois - car dans les faits seuls quelques extrémistes en ont véritablement décousus avec les forces de l'ordre lorsque les autres avaient sagement regagnés le confort douillet du logement familial - qui voulaient profiter sans entrave. Ensuite, s’ils furent rejoints par les syndicats et leurs parents salariés, c’est que les attentes de ces derniers, après les frustrations de l’après guerre étaient très fortes de leur coté et qu’ils ont profité de l’occasion pour les exprimer car après plus de 20 ans de travail passés à redresser le pays, les français voulaient récolter les fruits des efforts réalisés. Ce qui est tout à fait légitime. De plus, les rapports sociaux étaient différents à l’époque dans une société plus rigide ou l’autorité avait été rendue nécessaire par la gravité de la situation et l’ampleur de la tâche à accomplir.

Ainsi, au prétexte de tous changer, les initiateurs du mouvement étudiant contestataire – qui eux n’avaient pas subis les privations que leurs parents avaient supportées (avant et après la guerre) - voulaient surtout accroitrent leur liberté individuelle. Les slogans du type « sous les pavés la plage » ou « il est interdit d’interdire », illustrent tout à fait la volonté de jouissance débridée de la société de consommation qui motivaient ces revendications.

L’on peut donc dire qu’à l'inverse de la tradition révolutionnaire des 18ème et 19ème siècles, les étudiants ne sont pas descendus dans la rue pour changer la société, mais pour davantage en profiter- et quarante ans plus tard, c'est d'ailleurs toujours ce même intérêt égoïste qui pousse les « soixante-huitards » à descendre dans la rue lorsqu’ils estiment menacés leurs « acquis sociaux ».

Pour sortir d’un mois de conflit, les accords de Grenelle ont finis par avaliser un ensemble de concessions qui a l’époque n’apparaissaient toutefois pas comme exagérées au regard de la situation du pays et des efforts consentis. La France était bien portante et Mai 68 consacrait 20 ans de prospérité économique dans un pays sans chômage et sans déficits sociaux abyssaux (a noter cependant que la hausse des salaires a été entièrement absorbée par l’inflation galopante des années 70/80)

Mais la France de 2008 n'en peut plus, elle croule sous les dettes et vie dans une ambiance de morosité croissante et de guerre civile larvée dans les banlieues. Et pourquoi ? Parce que pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la génération future vivra moins bien que celle de ses parents car pour payer le prix de cette débauche d’ « acquis », chaque nouveau né supporte déjà 25 000 euros de dettes et cela va sans dire que le chiffre est en augmentation permanente.

Les évènements de Mai 68 ont affranchis la conscience populaire de sa responsabilité et de sa moralité, valeurs qui feraient qu’aujourd’hui, ceux qui ont profité des périodes fastes passent le relais et acceptent de contribuer au redressement du pays en renonçant en tout ou partie à des « acquis », qui s’ils étaient légitimes il y a 40 ans, ne le sont plus aujourd’hui - car trop lourds financièrement et socialement à supporter et amputant la capacité de leurs propres enfants à prétendre à une vie heureuse.

Ainsi, aujourd'hui la donne est donc totalement différente et il est d’autant plus affligeant d'entendre des leaders surannés comme Arlette Laguiller, « pipolisé » comme Olivier Besancenot ou encore d’une démagogie obscène comme Ségolène Royale, appeler à un nouveau mouvement social, « pour plus de justice », calqué sur celui de 68, car jeter de l'essence sur des braises peut rapidement s'avérer très dangereux et incontrôlable. Les attentes des « jeunes des quartiers », comme le politiquement correct se plait à les nommer, n’ont plus grand-chose à voir avec les revendications des « gentils étudiants soixante-huitards ».

Mais ces prises de position sont l’illustration parfaite de l’effet Mai 68 et du comportement profondément individualiste et égoïste qu’il a fait naitre et que l’on retrouve chez les leaders politiques qui attisent le feu de la révolte, tellement préoccupés de leurs propre intérêt qu’ils sont prêts à tout, sans aucune retenue, pour parvenir à leurs fins, au détriment du bien commun.

Alors, Mai 68 – Mai 2008 même combat : l’Etat pour tous et chacun pour soi !