lundi 1 octobre 2007

Egalité des chances et égalitarisme scolaire

Les coordinations et syndicats d'étudiants sont toujours prompts à s'opposer à toute tentative de réforme de l'Education Nationale au prétexte de la remise en cause de l'égalité des chances et de la solidarité (cf. art du Monde vendredi 28/09/07).

Pourtant, les leaders étudiants s'ils font correctement leur travail et analysent les résultats sur les 50 dernières années constateront deux choses essentielles :

Le nombre de diplômés des grandes écoles issus des classes défavorisées est en baisse constante (voir les palmarès des promos de l'ENA, Science Po...).

Le niveau enseignement et la valeur des diplômes sont en baisse constante (cf. art du Monde vendredi 28/09/07).

Or, les effectifs de l'Education Nationale sont pléthoriques et le budget qui lui est consacrée est colossal.

Pourquoi alors, devant un tel constat d'échec, continuer dans cette voie ?

Parce que les français ont peur de la compétition, leur aversion à la mondialisation le prouve tous les jours, ce qui les conduits à vouloir gommer toute forme d'évaluation et de sélection pour ne pas avoir à affronter la dure réalité du niveau réelle de compétence.

Le système français les y autorise puisqu' au nom de la sacro sainte "égalité des chances", tout le monde DOIT avoir droit à l'Université.

De fait, nombreux sont les étudiants qui errent de filières en filières, sans avoir à rendre de compte au citoyen qui finance leurs études par ses impôts, et qui après x années d'études plus ou moins réussies se retrouvent inemployables face à une concurrence mondiale qui elle n'a pas de frontières et recherche les talents là où ils se trouvent.

Ainsi, fort de leur tropisme à s'opposer à tout changement (où est la jeunesse entreprenante et idéaliste ?), les leaders syndicaux étudiants, dont beaucoup préparent leur carrière politique (F. Hollande et H. Désir, pdts de l'UNEF ID pour ne citer qu'eux, sont passés par là - Julliard rejoindrait Delanoe selon certaines sources), sacrifient les étudiants les plus défavorisés sur l'autel de la médiocrité et de l'hypocrisie.

La carte scolaire est régulièrement contournée (30%)

Les étudiants fortunés accèdent aux écoles privées et grandes écoles quand les autres se satisfont de l'Université.

Les recruteurs hiérarchisent déjà officieusement les diplômes universitaires (il suffit de demander aux étudiants de Dauphine leur avis sur la question)

La société est ainsi faîtes que l'étudiant bénéficiant de moyens, de réseaux et d'introductions comptera moins sur ses compétences intrinsèques que sur les recommandations pour s'élever socialement alors que l'autre, sans relation ni possibilité financière, si par bonheur il arrive à exceller dans un système universitaire où l'on cultive l'échec, aura les plus grandes difficultés à émerger car noyer dans la masse.

Ainsi, contrairement à une idée largement répandue, la sélection est une chance pour les étudiants. Elle seule est garante de l'égalité des chances alors que le système actuel, égalitariste, rend extrêmement difficile l'ascension sociale par l'imperméabilité des couches de la société.

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