jeudi 8 octobre 2009

Halte au lynchage médiatique des entreprises

Des salariés se suicident chez France Telecom, 24 en 18 mois, et il n’en fallait pas plus pour que se déchaine la tempête médiatique sur les relations au travail.

11 000 personnes se suicident tous les ans en France, principalement dans les tranches d’age 30 - 55 ans. Le suicide est même la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, après les accidents de la route.

C’est un drame humain, individuel et collectif, que nous déplorons tous et il nous appartient de tout faire pour l’empêcher (j’ai été confronté au problème et je sais de quoi je parle).

Mais avant d’accuser les entreprises, bouc émissaires tout trouvé au pays de l’ « Etat Tout Puissant » nous nous devons de replacer les choses en perspectives afin de nous poser les bonnes questions.

1/ La France connait un des plus fort taux de suicide des pays de l’OCDE alors qu’elle offre un des plus haut niveaux de protection sociale.
L’ouvrage « La société de Défiance » analyse très bien les causes profondes du malaise social qui empreint nos concitoyens et que la débauche d’assistance étatique n’arrive pas à apaiser.

En effet, beaucoup de nos concitoyens sont rongés par la peur de l’avenir, pour eux et leur famille et ne voit pas d’issue dans une société ou les perspectives apparaissent bouchées du fait de la prééminence des corporatismes opposés à tout changement donc résolument fermés à tout nouvel entrant.

2/ France Télecom compte 100 000 salariés en France. Il y a donc logiquement au sein de cet effectif la même proportion de « suicidaires » qu’au sein de la population et si l’on fait le ratio, il apparait chez FT identique à la moyenne nationale et même si cela n’a rien de réjouissant, cela n’a rien d’alarmant non plus.
De plus, tous les employés de France Telecom ne se suicident pas à cause de leurs conditions de travail, mais certains le font « au travail » pour des raisons personnelles.

3/ France Telecom, et accessoirement Renault, ne sont pas entreprises au vrai sens du terme.

Ce sont des administrations converties par obligation (leur survie) aux règles de la concurrence (pour le bien de tous les consommateurs que nous sommes) et qui demandent à leurs agents (sous statuts de la fonction publique) de se convertir à la gestion par objectif et à la culture de la performance (rien que de très normal sommes toute). Ce que ni les employés de terrain, ni leurs supérieurs hiérarchiques de maitrisent ni ne comprennent car ils n’ont pas été préparés à cela tout au long de leur carrière (Le futur PDG pressenti n’est autre que le directeur de Cabinet de Christine Lagarde).
De fait, le management impose de nouvelles règles, sans explication et donc sans adhésion de la part du personnel ce qui entraine rejet et malaise.

Mais cette culture est très loin d’être celle pratiquée par les « petits patrons » de PME qui savent que sans dialogue social il n’y a pas d’entreprise performante.

Pourquoi alors laisse t-on les médias se déchainer et abreuver l’opinion de leur éternel discours démago populiste anti libéral et anti patron qui sape à chaque fois un peu plus les fondements de la cohésion de notre société en opposant les citoyens les uns aux autres ?
Car cette antienne de nos élites imprégnées de la pseudo « bienpensance » de gauche finit par cappilariser dans la société toute entière et atteint profondément l’inconscient collectif, rendant de fait tous les jours un peu plus difficile le dialogue social au sein des entreprises (les TPE PME représentent 60% de l’emploi salarié en France) et fragilisant tous les jours davantages les petites entreprises.

Quant prendra-t’on conscience que seules les entreprises créent la richesse, l’emploi et donc les bases d’un épanouissement social pour nos concitoyens en leur offrant leur place dans la société, ce qui est justement la meilleure prévention contre le suicide.

Alors, au lieu d’accabler sans répit les entrepreneurs au point que ceux-ci sont de plus en plus nombreux à renoncer, crééons les conditions favorables à l’entreprise en rétablissement l’image des chefs d’entreprise dans l’opinion et mettons un terme à ce populisme éhonté et scandaleux dont seuls profitent ses instigateurs.

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