samedi 22 août 2009

Européennes 2009 - Les leçons du scrutin

Bordeaux le 8 juin 2009

Contrairement aux souhaits et attentes de la gauche et de l’extrême gauche, il n’y pas eu de vote sanction contre Nicolas Sarkozy et la politique du gouvernement. Bien au contraire, les listes UMP-NC sortent confortées de ces élections et dans la circonscription Sud Ouest c’est une grande victoire pour la liste de Dominique Baudis, ce dont nous nous réjouissons. Ainsi, le PS et le Modem, tous deux aveuglés par leur obsession anti Sarkozy font les frais de leur absence de projet politique et le payent chèrement.

Première leçon : les électeurs sont las des guerres internes et des ambitions personnelles. Ils recherchent des leaders politiques porteurs d’un projet de société qui répondent à leurs attentes et ne le trouvant ni au PS et au Modem, ils ont été le chercher ailleurs. Plus par défaut que par conviction car qui connait réellement le programme d'Europe Ecologie ?

L’électorat, dont seulement un peu plus de 40% a voté - mais à qui la faute alors que les médias se plaisent à déplorer l’absence d’intérêt pour l’Europe des français, n’est-il pas étonnant de constater qu’aucune grande chaine nationale, publique ou privée, n’a de correspondant permanent à Bruxelles et Strasbourg - a choisi l’abstention.

Deuxième leçon : Alors que le parlement européen rédige 70% des lois, le débat politique est resté centré sur les enjeux nationaux et en se trompant d’élection, les partis traditionnels ont ouvert la porte du succès au seul parti européen dont le leader, D Cohn-Bendit est d’ailleurs franco allemand, et dont le discours a dépassé les frontières nationales pour embrasser l’Europe. Ainsi, Europe Ecologie crée la surprise avec plus de 16% des voix et 14 élus.

Le vote de contestation, alors que le Parti Socialiste, parti d’opposition démocratique et de gouvernement ne joue plus son rôle, englué dans ses rivalités intestines, son absence de projet de société et sa surenchère populiste et démagogique face à une montée des tensions sociales en cette période de crise, c’est porté sur l’extrême gauche.

Troisième leçon : L’absence d’opposition constructive et démocratique fait le lit de la contestation la plus radicale car si le NPA de Besancenot et le Front de Gauche de Mélenchon allié aux Communistes de Buffet, sont les plus extrémistes des contestataires, n’ayant pour argument que la négation de tout projet sans offrir d’alternative (anti capitaliste, anti libéral, anti Sarkozy, anti patrons, etc.) ne réalisent en première lecture que seulement 11.5% des suffrages, il ne faut pas oublier que derrière Europe Ecologie, poliment étiquetées « Verts », se cachent deux militants d’extrême gauche que sont D.Cohn-Bendit que l’on ne présente plus fort de son passé de soixante-huitard et José Bové altermondialiste militant et anticapitaliste proclamé.

De fait, la France présente la particularité, alors qu’elle est une des démocraties sociales la plus abouties et protectrices, de porter au sein de son électorat 25% de sympathisants d’extrême gauche, dans sa forme la plus radicale et dangereuse car inspirée par une idéologie qui a fait les ravages historiques que l’ont connait. N’est il d’ailleurs pas édifiant de constater que la plupart des candidats de ces listes bénéficient de situations protégées.

Les plus privilégiés seraient donc ceux qui voudraient révolutionner un système dont ils tirent le plus parti ?

N’y a-t-il pas là une antinomie à même de nous faire réfléchir sur leurs véritables motivations ?

Cet antagonisme doit nous faire prendre conscience de la menace que représente l’extrême gauche pour la démocratie et les partis de gouvernement auxquels le Nouveau Centre appartient ne peuvent plus se permettre la moindre complaisance avec ces leaders, populistes et vindicatifs. Ils se doivent de dénoncer les menaces larvées dans leur discours et le PS doit reprendre sa place de parti d’opposition en arrêtant la surenchère démagogique, sous peine de déliquescence définitive et afin d’éviter que les formes de contestation les plus violentes ne continuent de gagner du terrain.

Les Français attendent de leurs leaders politiques un projet de société. Ne pas le leur donner serait, surtout dans une période troublée comme celle que nous traversons actuellement, prendre un risque démocratique que l’on ne peut se permettre.

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